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La progression

En 4 étapes

Immersion

l'immersion totale est souvent un passage difficile, on peut avoir peur de se remplir par les oreilles ou par les yeux, par la bouche ou le nez!

La Flottaison

Ah cette poussée d'Archimède!!

La verbaliser c'est l'adopter!

Et comprendre que la bouée est en nous!! les poumons!!

Corps projectile

Comprendre que l'on glisse sur l'eau dès que l'on a trouvé l'équilibre!!

Comme en vélo, ou comme en draisienne pour les débuts

Corps propulseur

Nager, se déplacer...

    Qqs conseils de départ

    Pour bien débuter pensez que l'on apprend à nager quand on est prêt comme quand on apprend à marche, pas besoin de se presser chaque étape en son temps! Le corps à besoin d'un peu de temps pour comprendre cette nouvelle façon de se mouvoir ou tout est inversé par rapport à la marche, quand je deviens nageur le moteur doit passer aux bras puis on tentera de s'équilibrer avec les jambes!

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    pas de matériel

    Je fais l'analogie à la marche quand on est petit

    Quand un enfant apprend à marcher ou à faire du vélo, il appréhende le danger et il commence sans matériel et dans un endroit sécure. Reproduisons ça!

    en vélo on préfère la draisienne pour comprendre l'équilibre et pour la marche, l'enfant s'accroche aux meubles, aux murs, pour se lever...

    Il est préférable de ne pas donner de mauvaises habitudes en utilisant brassards lunettes ou autres gilets et bouées.

    Naturellement la flottaison est en haut du dos au niveau des poumons (notre bouée naturelle!) et aucune bouée ne reproduit la flottaison naturelle.

    Effectivement cela demande plus de surveillance

    Image de Chandler Cruttenden

    exercice à la douche

    La moment de la douche est significative de l'appréhension de l'enfant dans le milieu aquatique.

    Si s'éclabousser est malvenu ou que le moment du shampoing est un calvaire alors il y a un blocage lié à l'immersion, peur d'avoir de l'eau dans les yeux, les oreilles peur de se remplir, peur d'étouffer...

    Alors il est temps de dédramatiser, d'expliquer que l'on ne peut pas se remplir par les orifices des oreilles et des yeux, vous pouvez essayer de proposer qqs exercice à la douche.

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    les parents aussi

    Dans 99% des cas si l'enfant a peur de l'eau, un de ses parent a peur de l'eau et parfois cela saute une génération.

    Il est essentiel de travailler avec l'enfant à la maison à la douche, voir s'il peut laisser ruisseler l'eau au dessus de la tête (tête droite) en respirant bruyamment la bouche grande ouverte, yeux ouvert en étant détendu. Ensuite dans le bain ou avec un saladier transparent (plus rassurant) on peut commencer à apprendre à souffler avec la bouche, comme sur le gâteau d'anniversaire, puis avec le nez, comme pour se moucher.

    On apprend à souffler dans l'eau pour empêcher l'eau de rentrer dans la bouche et le nez mais aussi pour plus tard adopter un cycle de respiration correct pour pouvoir nager longtemps et de manière détendue! 

    Pedagogie de Raymond Catteau

    PLAIDOYER POUR LE CORPS FLOTTANT


    Dans notre conception de la construction du nageur, le « corps flottant » est considéré comme un passage obligé. En d’autres termes, ne pas l’avoir enseigné risque d’handicaper le niveau de performance possible pour l’élève.

    En effet, le changement de substrat suppose une organisation posturale spécifique que l’apprenant doit s’approprier. Sur terre comme dans l’eau, nous sommes soumis à une force externe, dirigée de haut en bas, à laquelle nous ne pouvons échapper : « la pesanteur ». Pour stationner ou se déplacer dans son environnement solide, l’être humain, en réaction, s’est aligné selon la verticale mais orientée en sens contraire.

    Son passage dans l’élément liquide va la soumettre à une nouvelle force, verticale également, générée par le fait qu’il s’immerge en occupant un volume homogène.

    Chacune des forces se manifeste à partir d’un « point d’application ». Pour le corps humain, par nature hétérogène (fait de parties plus ou moins denses), le « centre de gravité » de la pesanteur se situera en un point différent du « milieu géométrique ». Tandis que pour la « Poussée d’Archimède » (P.A.), son point d’application se situera au « milieu géométrique » du volume immergé.

    L’action combinée de ces deux forces, en s’exerçant en des points différents, ne se stabilisera que lorsque ces points seront alignés sur une même verticale. En fonction de la forme du corps adoptée ces points d’application se déplacent. Leur alignement déterminera une « direction » du corps dans l’eau.

    De très nombreux entraineurs ou initiateurs proposent à leurs nageurs des exercices contreproductifs parce qu’ils ne tiennent pas compte des lois physiques auxquelles l’entrée en jeu de force est soumise. N’oublions pas la définition de la notion de « force » : ce qui accélère une masse. Au décollage d’une fusée qui atteindra des vitesses prodigieuses le passage de l’immobilité au mouvement se fait « lentement ». Tous les corps, en raison de leur masse possèdent une inertie qui fait qu’ils ne changent pas de forme, de direction, de vitesse.

    Cette faible variation initiale de vitesse fait, par exemple, qu’un retour de bras lancé n’aura pratiquement pas le temps d’enfoncer le corps. Il n’est pour s’en convaincre que de passer des bras le long du corps aux bras dans le prolongement du tronc en « conduisant le mouvement » ou en « lançant » le bras relâché pour que, selon le cas le corps s’immerge ou non. Nous avions déjà signalé l’absurdité d’un exercice appelé « essuie glace » pour ces raisons.

    Il est illusoire de vouloir volontairement modifier des coordinations, quelles qu’elles soient parce que c’est le cervelet (et non le cerveau) qui les met en jeu dans nos actions.

    La didactique de la natation nous permet de comprendre le fonctionnement du nageur à travers la coordination des fonctions, toujours à l’œuvre. Ces fonctions sont assurées par les différents segments de notre corps en action. Celle de direction, celle d’alignement, celle de ventilation, et celle de propulsion soumises aux caractéristiques du substrat qui implique l’utilisation de forces en intensité croissante. L’activité des entraineurs et formateurs est trop rarement guidée par ces principes.

    Nos lecteurs apprécieront de lire la surprise de Marc au cours d’un stage de formation d’entraineurs, car il y a des faits qui nous en apprennent plus qu’un long discours.

    raymond

    Fiche de construction


    Pour éviter les noyades

    8 séquences pour passer

    d’un corps « pesant » au « corps flottant »




    Le cheminement proposé permettra aux élèves de construire* « le corps flottant » et à l’enseignant de s’approprier par l’action des contenus d’enseignement essentiels à l’efficacité éprouvée.


    * La notion de « construction » vient se substituer à celle d’apprentissage car elle intègre une transformation du fonctionnement de terrien.


    Plusieurs séquences peuvent être réalisées au cours d’une même séance de 45 minutes. Une seule séquence peut aussi faire l’objet de plusieurs séances de 45 minutes.

    Le passage à la séquence suivante ne doit s’opérer, et ne peut s’opérer, que lorsque le but de la séquence précédente a été atteint à de nombreuses reprises par tous les élèves.


    Séquence n° 1


    But à atteindre : une nouvelle locomotion en grande profondeur


    Les élèves entrent dans l’eau en grande profondeur pour remonter à l’autre extrémité du bassin. (Ils peuvent utiliser l’échelle pour descendre dans l’eau où pas)


    Le déplacement s’effectue à l’aide des bras, le buste est rigidifié verticalement, les pieds et d’autres parties du corps sont en contact avec le mur vertical. Les élèves prennent appui sur la goulotte leurs épaules sont immergées. L’espace d’action (là où on se déplace) et l’espace de vision sont distincts.

    Les élèves confrontés à la grande profondeur découvrent une nouvelle locomotion. Le corps est perçu différent.



    Séquence n° 2 


    But à atteindre : une locomotion avec le corps en suspension


    Les élèves multiplient les déplacements d’un point à un autre en utilisant la goulotte 

    1) déplacement libre,

    2) avec les épaules sous l’eau,

    3) déplacement avec une grande amplitude entre 2 appuis,

    4) déplacement plus rapides

    5) déplacement en fermant les yeux,

    6) déplacement en se retournant dos au mur face au mur.


    Les épaules s’enfoncent dans l’eau, le corps est perçu de moins en moins « pesant ». Les pieds ne sont plus toujours en contact avec le mur vertical. Ils participent à la préservation de l’orientation du corps. Les élèves lors des déplacements de plus en plus rapides préservent l’équilibre vertical par une action de jambes s’apparentant au schème de la course.

    Les élèves passent de l’appui à la suspension.



    Séquence n°3 


    But à atteindre : une immersion de plus de 10 secondes .



    Les élèves s’immergent totalement en apnée, accrochés à la goulotte.

    Et le font sur des déplacements toujours plus longs


    Ils Immergent la face, bouche ouverte visage orienté vers le fond, yeux ouverts.


    Les élèves immergent la tête le plus longtemps possible (nombre croissant d’ancrages et/ou durée accrue).


    Les élèves réalisent une apnée de plus de 10’’ corps immergé avec les mains comme seul contact avec le monde solide.


    Les élèves se déplacent à la goulotte sur la plus grande distance possible en immergeant la tête.


    Les élèves quittent le contact avec le bord pour le reprendre très rapidement.

    Les élèves se déplacent sans contact avec le mur vertical de la piscine le long d’une perche, d’une ligne d’eau


    La tête immergée le corps commence à être perçu comme flottant. La peur du remplissage disparait. Les jambes remontent en surface. L’espace d’action et l’espace de vision sont confondus. Les jambes assurent la fonction équilibratrice.




    Séquence n° 4 


    But à atteindre : toucher le fond, profondeur 2 mètres environ


    Les élèves descendent le long d’une perche ou le long du corps d’un camarade accroché à la goulotte et touchent le fond avec les pieds puis ouvrent les mains avant de remonter sans impulsion au fond.

    Ils touchent le fond avec les genoux, la main, avec d’autres parties du corps.


    Descendre au fond est perçu comme une difficulté, la durée de la remontée est plus courte que la durée de la descente. Toucher le fond permet de délimiter l’espace d’action.

    Les élèves perçoivent qu’ils remontent en surface facilement et rapidement. La peur de l’engloutissement disparaît.




    Séquence n°5 


    But à atteindre : rester au fond 5 secondes.


    Les élèves multiplient les déplacements à la verticale, ils tentent de rester au fond quelques instants puis remontent sans s’aider du corps du camarade.


    Rester au fond est impossible pour la majorité des élèves, cela n’en demeure pas moins un objectif de tâche.

    Attention ! C’est une absurdité pédagogique de demander aux élève de vider leurs poumons pour rester au fond.

    C’est l’impossibilité de réussir la tâche qui transformera « la peur de rester au fond ».

    La différence de densité entraîne la remontée du corps. Le corps est perçu comme flottant.

    Contradiction entre les faits et les représentations !



    Séquence n°6 


    But à atteindre : laisser passivement l’eau agir sur son corps.


    Les élèves descendent au fond et remontent passivement, arrivés à la surface ils gardent la tête immergée jusqu’à ce que l’eau les stabilise puis ouvrent la bouche.

    L’extension de la tête puis le déplacement des membres supérieurs vers l’avant ou vers l’arrière modifient l’orientation du corps vers l’obliquité ou l’horizontalité.


    Les élèves s’allongent sur le ventre bras dans le prolongement du corps pendant 10’’ sans bouger avant de se redresser, (en amenant les genoux aux épaules) idem sur le dos beaucoup plus longtemps (le temps de plusieurs échanges respiratoires).


    Les élèves changent de forme et laissent l’eau agir sur leur corps passivement. Les élèves sont capables de choisir une forme en fonction de l’orientation souhaitée.

    Les élèves ont construit le corps flottant.



    Séquence n°7


    But à atteindre : Sauter dans l’eau et se rendre indéformable pour « passer à travers » l’eau pour toucher le fond avec les pieds en grande profondeur.  


    Les élèves sautent dans l’eau du bord par les pieds en restant bien vertical et en conservant le regard à l’horizontal.

    Bras le long du corps puis bras dans le prolongement du corps.

    Dans l’espace avant, puis dans l’espace arrière.

    Les élèves exécutent des demi-tours à droite, à gauche.

    A chaque saut ils touchent le fond avec les pieds.


    Séquence n°8 


    But à atteindre : Accepter le déséquilibre et le changement de direction


    Les élèves basculent du bord et entrent dans l’eau sans pousser pour que le premier contact avec l’eau se fasse par la nuque

    Les élèves basculent du bord dos à la surface sans pousser pour que le premier contact avec l’eau se fasse par les fesses, corps en »V »


    Les réussites successives des élèves leur ont permis de construire le « corps flottant », la noyade n’est plus possible.


    Les élèves ont réussi à franchir des obstacles psychologiques et physiques pour passer d’un monde hétérogène indéformable et solide ou l’équilibre vertical est instable à un monde liquide, déformable homogène ou l’équilibre est stable.


    Les élèves ont inhibé leurs peurs en franchissant des obstacles psychologiques : le risque de disparaître, l’engloutissement, le remplissage.


    La construction du corps flottant est « le premier niveau de construction du nageur » qui en compte six, c’est le pré requis à la construction du « corps projectile » puis du « corps propulseur ».




    Conditions pour permettre à des élèves débutants de construire « le corps flottant » :

    De 5 à 10 séances de 45 à 60 minutes par groupe de 10 élèves suffisent (la notion de groupe est très importante pour se construire rapidement).

    Disposer d’une piscine dont la profondeur ne permette pas aux élèves de mettre leurs pieds au fond (la perte des appuis plantaires est indispensable).

    Ne pas équiper les élèves de prothèses : flotteurs, frites, planches etc. …

    Ne pas « aménager » le milieu ou l’encombrer d’accessoires, il s’agit d’entrer dans un monde qui se caractérise par son homogénéité.

    Mettre les élèves en action à partir du but à atteindre en suivant le cheminement proposé.

    Ne pas masquer le sens de la tâche (par exemple : toucher le fond ce n’est pas ramasser un objet au fond).



    Septembre 2018

    Marc, Raymond

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